IMPLACABLES – BANQUE DE FRANCE : 29-11 (15-8)

COMPTE-RENDU MATCH CHAMPIONNAT FFSE – 1er février 2020

Eden Park de Buc.

Implacables : 4 essais (Yaya, Yann, Steph, Vianney) – 3 transfos et 1 pénalité (Buburch)

Composition: Mika, François, La Noule –  Lolo GC, Guillaume P – Thomas, Vianney, Lolo© – Greg, Buburch – Geoffroy, Yann, Baptiste, Yaya – Alex

Remplaçants : Greg de la T, Greg G, Steph, Jordan, Flo Z, Nico D, Baptiste, Paulo B, Romain G, Augustin A.

Les banquiers sans ressources…

Aaaaaaaahhhhh, un WE de France-Angleterre qui démarre par une victoire avec BO, ça fait du bien, ça panse les plaies, les bobos, les pêts au moral, maman qui dit qu’on est trop absent, surtout quand c’est contre la Banque de France, adversaire précédé d’une réputation solide, troisième au classement juste devant les Implacables, en course pour cette place de barragiste en fin de saison.

Bon alors ce déroulé, ce match, ces à-côtés, ces petits détails qui forgent les grandes victoires ? Dis coach, tu nous racontes, et ne sois pas timide comme d’habitude (!), dis nous vraiment l’influence du coaching cette fois ci !

Bon d’accord, allez, je vous livre une partie des secrets, de ce qui passe par la tête du coach lorsqu’il prépare un match capital comme celui là : d’abord, et oui je vais parler de moi à la troisième personne, le coach n’est pas tout seul : l’équipe des coachs est là, le mardi pour préparer les gars à se rentrer dedans, à évacuer les frustrations d’une vie professionnelle intense, par exemple celle de Mika et lolo GC, qui, au ski, échangent régulièrement sur les enjeux de leurs postes respectifs. La compo devient ensuite l’élément clé des 2 jours qui suivent : juger de l’état des gars, jouer la continuité, maintenir de la concurrence, assurer des rotations, bénéficier de l’esprit Implac, bref, cette semaine ça a donné une équipe de warriors prêts à en découdre : Mika, épaule en vrac, si quelqu’un a vu la différence avec son épaule d’aplomb, merci de prévenir. François, museau au ras du sol, genou dans la boite à gants, fiston qui met la misère à toute la ligne de ¾, prêt au combat. La Noule, cheville remise, béquille reçue à l’entraînement de son équipe du bout du Vexin, tête en bas et combativité retrouvée. Guillaume P, libraire de fantaisie fantasque, écouteurs sur les oreilles et Aznavour pour se préparer à avancer à chaque impact. Lolo GC, marathonien, femme véto, plaqueur émérite, 4ème troisième ligne dans la cage pour mieux en sortir.

Ce cinq de devant a de la tronche mais que dire de la troisième ligne ? Thomas, énigme alliant intellect et abattage, technique et assurance ! Vianney, soutien, physique, technique, classe, taiseux une sorte d’Hercule en mode Pancho Sancha. Et le capitaine « vous n’aurez pas nos femmes » Lolo, 2 kilomètres de strap autour de la cheville, le verbe aussi haut et fort que ses placages sont rugueux, une capacité à influer sur l’arbitre qui sort de l’ordinaire car à chaque fin de match, ils viennent me voir en me disant « sympa votre capitaine, pas tout compris de ce qu’il me disait du coup j’arbitre comme je veux ». La charnière, les « directeurs de jeu », allie une nouvelle fois, l’inénarrable Greg, aussi vif et teigneux qu’une hyène en chaleur et malin comme un renard, à son compère blondinet, Buburch, capable dans un grand jour de marquer de son pied et de sa vista tout match.

Derrière, ça envoie du pâté à tous les postes : au centre, la paire installée, crainte sur tous les terrains, est un savoureux mélange de réflexion monacale forgée dans une école Centrale source des plus grands talents de ce pays, l’abbé, associé à un Brexiter, en quête de reconnaissance en attendant son visa. Les ailes sont fournies aux Implacs, Yaya, trimballant son flegme, sa chambre à air, son genou rafistolé sur l’aile du plaisir. Geoffroy, mitaines enlevées pour mieux se saisir de la gonfle, dans son approche à la robocop, veut lui tracer des sillons et désosser l’opposant.

Enfin, à l’arrière, la maîtrise, le sens du jeu, la pique acérée, la conduite du Club, les responsabilités actuelles et à venir, bref de la Présidence, j’ai nommé Sieur Marrot !

Mais là où ça se joue vraiment, les finishers comme dirait Eddie Jones, sont affutés, bave aux lèvres, Greg et Greg et Steph pour une première ligne où on ne va pas demander de se soucier du ballon, juste se concentrer sur la hargne à l’impact, et quel impact ! Jordan, Nico et Flo Z pour eux apporter une note plus gratteuse et plaqueuse en fin de match quand le rythme baisse ! Derrière, Morgan Musnier, fouine en chef, meneur d’hommes au timbre discret mais à la volonté farouche, capable de se faufiler dans une forêt de sécateurs, se tient prêt à pallier à tout besoin. Paulo Bourla, garçon charmant, ayant sa technique à lui pour rentrer mentalement dans un match, mêlant détachement et impression de laisser aller qui se transforme en réalisation intense dès qu’il franchit la ligne pour jouer. Romain G, pantacourt coupé très court, cintre dans le dos, regard tourné façon PP de FB, prêt à tenter la réception de ballon. Enfin, 25ème homme, Augustin, état d’esprit et implication irréprochables, aimant la salade plutôt qu’un bon steak, donnant le maximum à chaque occasion de rentrer sur la pelouse.

Ça mixé sauce coachs, comment insister sur les fondamentaux attendus ? Inspiré par les plus grands, choisir des mots qui parlent tout de suite aux gars, les coller dans le vestiaire, voir le sourire en coin des gars, mais entendre le silence qui s’installe quand les consignes sont données, découvrir le visage de l’arbitre, laisser partir les gars s’échauffer, savoir que les conditions de jeu ne vont pas favoriser les grandes envolées, et pourtant….

Et pourtant ce match démarre et les banquiers mettent la main sur le ballon, viennent et s’installent dans les 40. A l’agressivité et au défi physique demandés, succède des tentatives de contournement et arrive le moment de génie d’une ligne de ¾ : on approche des 22, sur des percussions au près et au centre. La balle arrive dans les mains de Greg qui part à gauche, c’est bouché, prend le périph, côté droit, zone de collision en approche, chistera juste avant impact pour Alex, nouvelle zone de collision à venir, bim, chistera pour Yaya, qui plonge en coin pour l’essai qui ouvre les hostilités et vient ajouter 5 points aux 3 déjà marqués par Buburch sur pénalité. Bakkies collectif attribué dès la 8ème minute !

Parce qu’on ne joue qu’en D3, on voit parfois des choses qui font passer une passe de Vahaamahina pour du grand art. Vers la 20ème, coup de pied en contre des Implacs, qui arrive dans les 22, Yann est à l’affut, leur 12 se dit que se coucher sur ce terrain, et prendre le ballon risquait de salir son beau maillot, du coup il se rappelle qu’il a raté une carrière de footeux à cause d’un pied un peu carré et veut se rattraper. Superbe dégagement vrillé vers son propre en-but comme une offrande à notre renard anglais qui n’en demandait pas moins pour inscrire un essai transformé par notre pied d’or.

Le banquier se dit à ce moment là que ça ne se passera pas comme ça, il revient, insiste, s’approche, bénéficie d’une défense légèrement relâchée et sur une touche à 5 mètres, comme dans les livres, enfonce le pack et laisse son petit demi de mêlée inscrire en coin l’essai qui fait tourner à la mi-temps à 15-8. On est devant mais rien n’est fait… Et on s’inquiète en voyant les gros remplaçants de la Banque qui s’apprêtent à rentrer en 2ème mi-temps. Même Greg de la T, inquiet par la tournure des choses part jouer quand c’est son tour, pullover sur les épaules, comme si plus rien ne comptait… Evidemment Manja lui sera décernée, comme même, il y a des limites…

La deuxième mi-temps démarre donc à l’avantage du banquier, et malgré une intensité en défense retrouvée, un abattage important, se rapproche, marque sur pénalité en face des barres, par leur nouveau 10 dont tout le monde croyait qu’il jouait pilier. 15-11 et encore 25 minutes à tenir… ca va être long, surtout que ca cogne devant avec leurs gros. Heureusement l’un d’entre eux décide de plaquer à la glotte, se prend un jaune… le déclic implac, on retourne chez eux, Steph fraichement entré, se place en position que certains diront peu académique, pour, bien lancé par Baptiste à hauteur et à 2 mètres de la ligne, inventer un nouveau mouvement qui ferait passer le patinage artistique pour une discipline de bourrins, une sorte de toupie voltigeant et rebondissant contre 3 adversaires avant de finir par aplatir en force…, transformé par Buburch, 22-11, ça sent bon…

Les banquiers sont dépités, les Implacs sont en feu, on y retourne, on se rapproche et là c’est Vianney plein axe qui hérite de la gonfle, élimine 2 gars d’un coup de reins qui ferait pâlir Rocco Siffredi, et marque sous les barres ou vraiment très près…. 29-11, bonus offensif ! Joie, plaisir d’offrir, joie de recevoir …. On passe devant eux au classement, l’histoire se poursuit, à nous de continuer à l’écrire… dès mardi…